“L'être de l'atelier“
Phase active des ultimes travaux liés à l'exposition: «Logeons, longeons les frontières». Je me «re familiarise» avec le site de l'Escaladieu. Évidemment la période retenue (février, mars, avril 2017 ) donnera un autre cachet, (du moins au site !)
Autre saison ! Mais les sites ont bien droit d'être vus en hiver, il y a une vie en hiver ! Ce site bouge, et c'est tant mieux. L'intérêt d'être de proximité est de pouvoir envisager le «in-situ» avec plus de justesse.
Cependant un lieu ailleurs reste tout aussi accessible, et exige les mêmes approches, mais cela n'est pas pareil, car travailler presque à la maison, c'est autre chose ! Et puis cela sera la «première» !
A terme de ce long parcours entrepris il y a plus de trente ans (à noter : le début de cette aventure a eu lieu dans le même site!). Merci les Hautes-Pyrénées,.. terres d'envol de ces projets à valeur décennale!.
La configuration des lieux complexifie la mise en scénographie, qui sied à ce genre d'événement, exposition à thème. C'est toujours un moment privilégié et excitant de penser à la prise en compte de ces espaces.
J'aime ces contraintes posées par les lieux qui me sont proposés !
Il serait plus aisé de faire sur ce sujet : les frontières, et les migrants qui vont avec, de faire une exposition avec des panneaux, types indicateurs statistiques. (projets qui ont bien sûr leur valeur et leur nécessité).
Mais là n'est pas ma fonction, celle d'artiste. Moment excitant, décisif, car je suis obligé d'enlever des pièces, ou d'en rajoute, pour arriver à un ensemble au plus près de moi. De ce que je veux exprimer.
Il est difficile, compliqué de monter ce genre d'exposition, du moins dans sa matérialité. Il faut du temps, de la détermination certes... Cependant ce fut un choix, pour avancer, que je fis quand j'ai abandonné, ou quand m'a abandonnée la Commande dite «Art Public».
Qui a été durant trente ans mon viatique principal. Période passionnante, de l'usage diversifié des matériaux, béton, ferraille, résines, pâte de verre, bronze, papiers, peintures urbaines etc.!.Et tous ces artisans rencontrés, et autres architectes, urbanistes, décideurs, aménageurs...
Avec cette approche multiple du traitement de l'espace, avec ces quelques années d'expérience du théâtre. Rappelez vous...! Pour certains d'entre nous en ce Département, et aux alentours, les années héroïques du Théâtre Permanent des Pyrénées du TPP, et d'autres tentatives,
qui s'inscrivaient dans la bataille pour la décentralisation... Il est bon parfois de remonter le temps... ! La mémoire se rafraîchit, c'est souvent une nécessité. Ces contributions m'ont beaucoup appris, et m’ont aussi considérablement aidé !
Évoquant en cela là le célèbre rapport «fond /forme» , pour lequel je reçus récemment une grande leçon émanant d'un responsable/décideur, qui voulait m'éconduire doctement avec gravité et savoirs... en ma matière, m'éconduire en douceur svp !
Je la raconterai prochainement ! Restons zen ! Il y a plus préoccupant présentement. J'aurai pu choisir le cinéma, après ces années Ciné-Club...! Depuis Bagnères ce fut un outil non négligeable pour l'initiative culturelle dans ces déserts… provinciaux !
Puis, il y a eu une légère fatigue des chantiers, aussi, un désamour quant aux méthodes, concours opaques... etc, je m'en suis déjà exprimé. Plus encore le clivage esthétique absolu qui a opéré, régné. La radicalisation n'est pas d'usage récent en matière de choix esthétiques...!
J'ai quitté cette aire de «jeux/enjeux»,mais ne désespère pas d'en réaliser un ultime (projet Art Public) pour le fun. Avis aux promoteurs potentiels !
Profitant in fine de ces nouveaux apprentissages acquis ! J'ai donc trouvé une vraie compensation, du moins sur le plan créatif, à produire ces grandes expositions. Je disais alors: «mes nouveaux chantiers». Tous ces acquis précédents m'ont considérablement servi pour cela.
Traitement de l'espace, recherche de la maîtrise de la scénographie obligée, pour ce genre d'opus... sans vouloir jouer sur l'Audimat!», comme étalon de la réussite je ne peux faire l'impasse des publics nombreux qui transitèrent dans ces divers lieux...
J'avais eu précédemment des bases de confronte en la matière, dans d'autres lieux plus «rustiques», plus âpres plus difficiles, plus risqués notamment le plein air. Et l'éphémère Belle expérience et surtout belles rencontres !
J'en ai dressé une petite liste dernièrement, étant en train de les collecter, à fins d'ouvrage à venir !
Le seul hic d'importance concernant cette prochaine exposition «Logeons, longeons les frontières» dernier opus de ce genre (?) est que je suis devenu seul producteur de l'événement. Cela n'est pas une première, mais qui a rendu cette création un peu difficile, et parfois un peu hésitante, et jusqu'au bout cahotante.
La prise de risques je connais, j'assume, pour une part cela fait partie du «job» ayant toujours considéré que l'initiative d'artiste était indispensable ! Je me suis beaucoup épanché sur ce problème (rappel de la première tentative de confronte sur ce sujet, avec mon approche sur le Pontormo, vaste confronte dans le berceau du mécénat, j'ose l'écrire contemporain, à Florence.
Quatre cents ans dans l'histoire de l'humanité c'est pas énorme!. Pour moi c'est du contemporain !
La crise, parfois l'incompréhension, le changement de direction à la tête de certaines Collectivités Territoriales. Un jour il faudra faire le bilan des méfaits de l'alternance républicaine sur les projets de création artistique!).
Divers phénomènes qui ont un peu contrarié, retardé l'aboutissement de ce projet. Je tais les autres aléas, ils sont trop prégnants encore ! Et douloureux.
Mais là n'est pas le sujet du jour. En effet la partie diffusion est un gros enjeu de ce type de pratique, car je ne conçois pas ce type d'exposition sans en assurer une programmation à minima. Pour moi un tableau est né quant il est vu ! J'établis la même jauge pour une exposition de cette nature, qui reste un tout. Donc la bataille pour conforter la diffusion de cet opus n'est pas close! Elle continue !Il y a des bonnes promesses. L'Escaladieu sera une belle vitrine, et doit pouvoir m'aider à conclure cette diffusion/programmation.
La mise en place de cette programmation relève d'un processus lent. Des contacts sont en cours. Il existe, il y a des pistes sérieuses et gratifiantes, prometteuses! Si les annonces faites sont tenues, il se peut que cet opus puisse trouver «voyage» sur plus de deux ans ! Pour l'instant mon souci principal est de récupérer quelques fonds supplémentaires pour boucler la création. J'ai bénéficié de quelques soutiens et souhaite pouvoir renforcer des participations à cette aventure. Collectionneurs, divers sponsors etc.
Jacques Brianti