Lettre ouverte...

Jacques Brianti, artiste plasticien
à Monsieur Michel Pélieu
Président du Conseil Départemental des Hautes-Pyrénées



Monsieur le Président,

Reprenant mes activités après une longue absence (problème de santé)  profitant de cette invitation, je souhaite pouvoir vous rencontrer. Je vous demande donc un rendez-vous.
Première initiative : changement de manière et de pratique par une forme de journal de bord, actant des projets pros, en donnant des intervalles dits « du quotidien », avec des impromptus en vrac, puisés dans les archives de mon ordinateur.
L’entame de ce courrier est de tenter la mise en rediffusion de l’Exposition : Logeons, longeons les Frontières, présentée à l’Escaladieu (grâce à vous). Contacts avec la ville de Paris, de Bologne, de Toulouse, ville avec laquelle il y a eu rupture de contrat (en cause : les méfaits de l’alternance démocratique !). Je rajoute la donation faite à la ville de Bagnères, avec les mêmes méfaits. De plus, avec l’épisode du Covid, des expositions ont été annulées.
On peut dire raisonnablement que cet opus sur les frontières, n’a pas eu un parcours suffisant. La reprise est là ! Je remets donc le couvert, avec conviction et forte envie bien sûr ! Car si je me refuse d’être un peintre de l’actualité, cet opus est un travail de plus de 40 ans, sorte de fil conducteur sur l’idée des frontières, cela en toute picturalité ! Les faits, effets migratoires des frontières, l’Ukraine en feu, l’histoire prenait sa place encore une fois dans ma démarche. Des amis, des critiques, et autres personnes qui suivent mon parcours, ma manière, m’encouragent fortement de remettre cet opus en rediffusion, opus qui est en partie le résultat de mes séjours multiples en Europe Centrale ces dernières années. (A ce sujet, voir le film de Jacky Tujague : «Brianti voyage sans son atelier»). Il est vrai que ces sujets sont en prise avec un constat d’une situation perçue, approchée... mais pas que !
Cette rediffusion est une préoccupation du moment. D’autant que l’expo qui a été vue, à l’Escaladieu, aux Jacobins à Toulouse, n’était qu’un partiel. Venant d’achever les dernières pièces en référence à l’Arioste… et le Rolando furioso vu par Italo Calvino ! Ce qui justifie le contact déjà pris avec la municipalité de Canfranc. Cherchant des appuis auprès des départements de la chaine Pyrénéenne. Certes ce serait un lieu symbole fort. Mais il y en a d’autres ! Pays Basque, et le coté Méditerranée... On en parle. Mettant en exergue cet ouvrage dans le paysage frontalier des Pyrénées ! Ronceveau, mais aussi Guernica,…  Canfranc serait le lieu idéal symbolique, sorte d‘incrustation dans le paysage frontalier Pyrénéen. Il est évident que je peux trouver d’autres lieux, j’ai quelques idées sur ce point. Je n’oublie pas qu’il y a eu certains artistes "les expressionnistes" que je nomme "les prémonitoires", respect pour eux. Chacun a sa manière de peindre l’histoire, personnellement, c’est une façon d’être un contemporain.
L’Utopie on connait, les cahots du monde aussi, donc à chacun de le faire savoir !
Je prends comme sous-titre de cet opus une citation d’A. Artaud à Van Gogh, le suicidé de la société : « Seule la guerre à perpétuité explique une paix qui n’est qu’un passage. » A discuter certes, mais je cherche, avec d’autres, la porte de sortie ou de secours !.. Mettant en exergue «ce dit» que je pratique : Aller au bout du bout, « cet inconnu », car je veux pouvoir donner à ce projet une valeur testamentaire, une qualification d’un parcours artistique de longue vie... mais aussi d’aider mes ayant-droits, à eux d’agir… Par exemple : maintenir les donations et projets en instance en premier, au cas où nous n’arriverions pas à trouver preneur de cette expo. : « Logeons, longeons les frontières » ou une collectivité, (donation ? pourquoi pas !) pour caler quelque part un digest de cet opus ! Digest que je rédige actuellement...  Ce serait une initiative positive, que je souhaite pouvoir conclure. Ici ou ailleurs… D’autres possibles s’annoncent, j’entreprends un tour des Hautes-Pyrénées. Logique attitude ! D’où suis-je donc ? et en Occitanie, contacts pris avec la Région, ce sont désormais mes ailleurs, avec l’Espagne et l’Italie.
Car le temps presse. mais ne m’oppresse pas pour autant. Par contre un besoin de revenir sur la rupture du projet de donation à la ville de Bagnères, qui commence à dater... (voir sur ce site, les télés, la presse de l’époque…) Je viens de vivre un grand silence, cependant je n’ai pas quitté mes ateliers. Je re-bouge et suis interpellé par des bagnérais et d’autres : « Brianti, où en est le projet de donation à la ville de Bagnères ? Ma seule réponse est : Je relance cette offre ! Sereinement,  en renforçant le sens initial. En précisant qu’il ne fut jamais question d’un musée Brianti ».

Cette donation devait être un déclencheur pour aller vers un « Observatoire d’art moderne et contemporain ». Proposition faite après constat du groupe de travail qui s’était constitué, à mon initiative, et celle de Sylvio, notre fils qui avait la compétence. Au départ, il s’agissait d’une Fondation. Constat aussi que ce Département était le seul de la chaine, sur les deux versants, à ne pas avoir ce type d’outil. Alors avec un grand sourire, je dis à mes interlocuteurs que je ne vais pas polémiquer, certes un édile avec sa majorité a le droit de refuser un projet, mais il doit assumer ses choix, à la limite les rendre public…
Ma déception fut grande, le temps perdu aussi. J’aurai peut-être dû agiter l’arbre d’un refus non prononcé, par le Maire actuel… mais j’ai tourné la page ! Lisez donc la lettre ouverte, adressée au Maire actuel, postée dans mon site. Pas de réaction ! Pas de dialogue possible, donc pas de remord d’avoir retiré cette Donation, (plus de 200 œuvres....) qui avait eu le vote unanime d’un Conseil Municipal ! Ma quête actuelle est donc de faire cette offre ailleurs, pour ne pas alourdir ce texte.

Ce jour, du 31 août 2023, la nuit précédente j’ai badé  admirativement , « La Lune Bleue »... Apaisé je fus ! Ai-je pensé aux « peintres du ciel, peintres des utopies », une de mes expos, après celle du « Voyage à Pontormo ».
J’ai corrigé ce préambule, en supprimant trois pages écrites en direction de l’édile Bagnérais. Je me répétais inutilement, mes courriers n’ont jamais eu de réponse… On verra plus tard. Cet échec n’est pas le mien ! Oui la page est tournée. Merci aux acteurs qui ont contribué dès l’origine du projet qui fut l’initiative (simple rappel) conclue avec R. Castells, Maire. L’historique de ce projet est à faire... et sera réalisé. J’ai le temps ! Par contre « le Brianti re-bouge », a déclenché quelques questions de Bagnérais et d’autres. Le monde gronde... Je suis dans des ailleurs ! .. Parlons projets à venir : avenir / passé ! Il en est un qui me réjouit : j’ai proposé de confier mes archives au département (Archives Départementales), avec émotion, car Sylvio avait mis un peu d’ordre en pensant déjà à « ce possible ». Des rencontres ont débuté....

Je vous annonce aussi la publication d’un ouvrage de Sylvio, à paraitre, j’espère. Ouvrage abouti sur l’histoire de la Mostra du Larzac, qui fut un lieu de rencontres d’artistes, lieu de création, initié par Félix Castan, poète, philosophe occitan, qui a été un grand acteur de la bataille pour la décentralisation. Près de 800 artistes ont fréquenté ce lieu. Un groupe de montalbanais, et Anne Castan sa fille, et d’autres occitans, ont présenté à Montauban les grandes actions qu’il a mené.
Ils m’ont confié la mise en forme de cet ouvrage. Sylvio a écrit l’historique de la Mostra du Larzac, il fut un « présent » dès ses 15/16 ans ! On reparle de ce travail, adoubé lors de deux rencontres à Larrazet, lieu actif. Débats exigeants, rigoureux et nerveux parfois, il y a à dire ! Donc on en parle.

La reprise, je n’aime pas trop ce mot, je l’ai écrit.. J’ai connu le avant, le pendant, l’après-guerre : le Pendant il y a eu les reprisés ! Or depuis deux ans je farfouille dans les étagères, j’y ai trouvé des restes je jette/je ne jette pas ? Résultat : j’ai maquetté une centaine de Restes, des petits bouts assemblés que je nomme « les reprisés », à voir d’ici quelques temps !
Je fatigue, je retourne à l’atelier. Cette entame a été écrite avec l’écoute en boucle, du Nabucco ! de Verdi, Verdi né à Roncole, proche de Noceto, lieu de naissance de mon père Edouardo, qui quitta l’Italie fasciste, il devint français. Verdi, lui, fut français durant quatre mois... Quant à moi en 1970 ! Je devais obtenir un certificat de nationalité française pour une éventuelle titularisation, Education Nationale (qui n’a jamais été). Je fus nommé italien. Imbroglio ! Je venais d’être élu, grand chambardement ! En urgence ma mère, née Anita Roméo y Mozas attendait elle aussi un passeport pour voir sa fille ainée Renée, en Tunisie, en grande difficulté... Elle apprenait elle aussi qu’elle était italienne ! Cette histoire Ubuesque a eu une fin, Anita, elle, a eu rétrospectivement, quelques inquiétudes ! (lire la suite, dans l’autobiographie « Jaizquibel, villa de guerre », éd. Arcane 17 préface de Robert Guédiguian, Diego Arrabal.
Je me posais à 24 ans la question que la rue de l’identité, n’était peut-être pas celle de l’identitaire ! Nous parlerons de cela, en citant un premier novembre vécu à Presov en Slovaquie Orientale, et dans les Tatras !

Marie-Anne - Jacques Brianti 45 Avenue de la Mongie Pouzac 65200
Tél : 06 85 22 96 38
site : http://jacquesbrianti.com